Le projet de loi sur le pouvoir d’achat a été adopté à grand coup d’effet médiatique à l’Assemblée nationale. 

Cette loi est censée porter des mesures en faveur du pouvoir d’achat, singulièrement celui des travailleuses et travailleurs du pays. Mais encore une fois ce texte ne prévoit rien pour l’augmentation générale des salaires, rien sur le relèvement du SMIC en dehors du dispositif légal et rien non plus pour la revalorisation des minimas de branche dont 90% d’entre eux sont passés en dessous du SMIC, le 1er août dernier. 

Le gouvernement préfère encore une fois renvoyer la question de l’augmentation des salaires aux NAO ou aux accords de branche ... Sachant pertinemment que ces négociations n’avancent à rien depuis des années.

Ce saupoudrage de mesurettes aura un impact pratiquement nul au regard de l’inflation actuelle et celle prévisible d’ici la fin de l’année.

Pendant ce temps, les profits des grandes multinationales du CAC 40 explosent et les dividendes gavent les actionnaires qui, comme d’habitude, ne mettront pas un centime supplémentaire pour les salaires. La fin de l’abondance annoncée le 24 aout 2022 par le président Macron ne doit surement pas les concerner…

On n’attendait rien du gouvernement et nous sommes quand même déçus !

Ajoutons que le projet de loi va aggraver l’affaiblissement des comptes sociaux avec de nouvelles exonérations de cotisations sociales. La CGT rappelle que chaque année, 150 milliards d’euros d’aides publiques sont versées aux entreprises sans aucune conditionnalité, ni contrôle.

Que dire du triplement du plafond de la prime Macron rebaptisée « prime partage de la valeur », hormis qu’elle ne changera rien au fait, qu’en moyenne, son montant est de 506 euros et que 80% des salariés ne la toucheront pas.

Cette prime est d’abord et avant tout un gadget supplémentaire à disposition du patronat pour éviter les augmentations générales et pérennes des salaires dans les entreprises. Patrons qui répondront par un « mais vous avez eu une prime ça va » lors des NAO, on connaît le refrain, merci.

Pire encore, le gouvernement a accepté le rachat des RTT. Il remet ainsi au goût du jour le slogan de Nicolas Sarkozy « travailler plus pour gagner plus », qui n’est qu’un leurre dont le seul but est de faire travailler plus longtemps, donnant un grand coup de canif dans le dispositif 35h.

Il est urgent de prendre des décisions fortes en faveur de l’augmentation générale des salaires, des minimas sociaux, du SMIC. 

C’est la voie à suivre pour permettre à tous de vivre dignement.Pour cela, la CGT propose plusieurs mesures phares :

- un SMIC à 2 000 euros bruts,

- une augmentation automatique de toutes les grilles de salaires dans les branches, les entreprises et les administrations dès lors que le SMIC est réévalué.

- l’augmentation du point d’indice dans la fonction publique pour rattraper toutes les années de gel,

- l’ouverture ou la réouverture immédiate des négociations salariales dans les branches, les entreprises et administrations pour l’augmentation générale des salaires

,- l’égalité professionnelle et salariale entre les femmes et les hommes pour éradiquer durablement cette discrimination (l’écart de salaire demeure à 28,7%) et de réelles sanctions vis-à-vis des entreprises ne respectant pas cette obligation,

- la reconnaissance des diplômes dès l’embauche et un même paiement de la qualification, quel que soit le secteur dans lequel on travaille.

Afin que ces mesures soient appliquées, la CGT est restée mobilisée tout cet été aux côtés des travailleurs et donne rendez-vous à toutes et tous dans les grèves et les manifestations à l’occasion de la journée unitaire nationale d’actions, le 29 septembre prochain.

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