Collaborateur.
Ce mot nous l’entendons tous les jours. Il est utilisé au quotidien par les encadrants sur les plateaux. Pour la CGT, ce mot « collaborateur » devrait être banni du vocabulaire du monde de l’entreprise car il renvoie à une période sombre de notre histoire.
Petit rappel historique : le terme collaborateur a été donné, pendant le Seconde Guerre Mondiale, aux citoyens des pays occupés qui montraient de la complaisance envers l’occupant ou qui travaillaient en collaboration avec lui. Le régime de Vichy du Maréchal Pétain exigeait lui aussi la loyauté et récompensait les collaborateurs.
Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, la collaboration a pris plusieurs formes : coopération économique, arrestations de résistants, de francs-maçons, d’opposants syndicaux et politiques, rafles de juifs, d’étrangers…. Avec les massacres qui ont suivi. Nous avons un devoir de mémoire.
Notre cher Président de la République nous explique que dans la langue française ce mot à plusieurs sens, ce qui est vrai, mais ce terme utilisé par les patrons n’est pas acceptable pour la CGT.
En effet, utiliser systématiquement le mot « collaborateur » pour désigner des salariés qui sont tenus à un lien hiérarchique avec l’employeur est une négation de la réalité. C’est de la pure idéologie de désigner un salarié par le terme de « collaborateur ».
Cela donne l’illusion qu’il est contractuellement sur un pied d’égalité avec l’employeur. Or, ce n’est pas le cas. Effectivement, c’est parce qu’il est subordonné à l’employeur que le salarié a en contrepartie des droits, définis par le Code du travail. Supprimer la notion de subordination enlève la contrepartie et fait croire que tous ont le même « challenge », le même « défi », sont dans le même bateau.
Or, quand le patron part avec le bateau, le salarié reste amarré sur le quai de Pôle Emploi, et s’aperçoit alors qu’il n’était pas collaborateur mais bel et bien subordonné...
Le patron et le salarié n’ont pas les mêmes intérêts : l’un cherche à vendre sa force de travail le plus cher possible –chez Armatis la force de travail n’est pas payée cher-, l’autre veut la lui payer le moins cher possible –sinon il faudrait délocaliser.
Comme nous avons tous un lien hiérarchique, nous ne sommes donc pas des collaborateurs.
Utilisons les termes appropriés : salarié-e-s, chargé-e-s de clientèle, conseiller-e-s clientèle, superviseur-e-s, chargé-e-s de formation qualité, chargé-e-s MD3P, responsable-s de production….