Les années se suivent et se ressemblent.
En 2020 encore, les experts mandatés par le Gouvernement pour l’audit sur le Smic ont rédigé leur rapport et sans surprise il n’y aura pas de coup de pouce en janvier !
À vrai dire, le suspens était inexistant, tant la musique de ce collège d’experts fait penser à un disque rayé. On est d’ailleurs en droit de se demander si le paragraphe consacré à la justification de cette décision n’a pas fait l’objet d’un copier-coller tant les motifs invoqués sont parfaitement identiques avec les rapports des années précédentes.
Cette année les experts rajoutent bien sûr le Covid-19 aux paramètres, histoire de faire pleurer dans les chaumières. Cependant, cet audit contredit le message macroniste tenu depuis le mois de mars. Emmanuel Macron n’a-t-il pas concédé, le 13 avril dernier, que les métiers d’utilité sociale commune étaient fort mal payés ? Le constater c’est bien, agir pour que ce ne soit plus le cas, c’est autre chose.
Alors même que l’activité partielle ampute de 16 % le salaire, cette recommandation des experts, achève de faire tomber les masques. Les grands discours présidentiels sur le retour des « Jours heureux » était bien un discours purement politique. Le constat de la « guerre » annoncée par notre président est sans précédent : 900 000 privés d’emploi selon l’Unedic fin 2020 et un million de pauvres supplémentaires. Dans le châtelleraudais, pourtant plus grand bassin industriel de Nouvelle Aquitaine, l’annonce de la fermeture des fonderies du Poitou, est le coup de grâce à ce secteur déjà en berne dans notre pays.
Mais bien sûr pendant une guerre, il y a toujours des perdants et des vainqueurs. Car malgré leur discours larmoyant, les grands patrons ne se sont jamais aussi bien portés sur ce dernier trimestre ! Depuis la création du CAC 40 les résultats de novembre 2020 sont les meilleurs encore jamais enregistrés. Malgré cela, les « experts » trouvent que « ce n’est pas le moment » pour augmenter le Smic….
Et pourtant une hausse substantielle du Smic a été décidé ces dernières années en Espagne, au Portugal, en Allemagne. Quant à dire que la main d’œuvre française coute trop cher, la CGT rappelle que dans cinq pays de l’UE, le Smic est plus élevé qu’en France.
La mauvaise foi des experts les amène à trouver des justifications alambiquées pour se sortir de l’ornière face à cette réalité, en nous expliquant que « comparaison n’est pas raison », alors même que les comparatifs européens sont toujours prisés, quand il s’agit d’étayer une régression sociale en France.
Fort heureusement face à cette mauvaise nouvelle, chez Armatis nous avons la participation ! Et c’est avec un enthousiasme certain que les salariés sont heureux d’apprendre qu’ils auront, en moyenne, 30 euros, imposables, de pouvoir d’achat en plus en décembre. Merci patron pour cette générosité !
Cette année, plus que jamais, le Gouvernement doit faire le choix d'augmenter significativement le Smic. Se limiter à la seule revalorisation automatique serait inacceptable.
La CGT portera haut et fort l’exigence d’un Smic à 1 800 euros, y compris dans des mobilisations.